- Auteur : Astoria Finance Date : 05/10/2023 Lecture : 3min.
Rarement cet appel à la lucidité ne prend autant de sens que dans l’investissement à impact, cette pratique de plus en plus populaire qui vise à conjuguer performance financière et impact environnemental ou social.
Dans l’investissement à impact, trois caractéristiques essentielles sont indissociables : clarifier auprès des investisseurs l’objectif d’investissement social et environnemental, le ciblage des secteurs d’impact et les objectifs et, enfin, la mesure et l’évaluation de l’impact généré grâce à l’investissement.
C’est ce dernier pilier, la mesure, qui pose le plus de difficultés et de controverses. Nous explorons dans cet article les solutions possibles.
Pour les investisseurs, l'enjeu est de distinguer les actifs qui génèrent des dommages environnementaux ou sociaux, de ceux qui contribuent activement à une économie plus durable, vertueuse, voire régénératrice.
Cette mission, bien que louable, n'est pas sans embûche. D'autant plus que l'exposition à l’investissement direct en private equity, dont l’impact positif est plus tangible que les investissements côtés, augmente considérablement le niveau de risque : un véritable casse-tête en perspective.
Du côté des entrepreneurs, la tâche est encore plus ardue. Mesurer l'impact et publier la performance de leur entreprise est un travail de titan. Aucun standard n'existe en la matière, la collecte d'information est chronophage et il n'est pas certain qu’elle rapporte de la valeur. L’entreprise s'expose à des controverses, ce qui peut décourager même les plus enthousiastes.
Au niveau institutionnel, de nombreuses réglementations sont en cours (comme la SFDR et les articles 6, 8 et 9, qui ont suscité beaucoup d'attention fin 2022).
Les labels ESG se multiplient, mais il n'y a pas de consensus pour les investisseurs privés. Un article de la Harvard Law School intitulé "Notation ESG, une boussole sans direction" résume bien le défi.
Il existe des solutions que nous proposons ici aux investisseurs privés qui souhaitent s’engager dans cette démarche.
Tout d'abord, pour les entreprises en portefeuille, il est crucial d'aider les entrepreneurs à choisir des indicateurs d'impact très proches de leur cœur d'activité.
Prenons l'exemple d'une entreprise dans l’économie circulaire : aussi bien le volume de matières qu’elle recycle, que la valeur qu’elle dégage à la sortie avec un “upcycling” de ses produits constitue une mesure directement liée à son activité économique :
- Elle peut utiliser IRIS+ du GIIN pour mesurer ces quantités.
- La collecte d'information doit être granulaire, ce qui permettra de la consolider avec une méthodologie qui pourrait émerger à l'avenir.
- Ces données doivent être auditables, de manière publique, démarche plus inclusive que de confier cet audit à une poignée d’acteurs.
Ensuite, au niveau de l'investisseur exposé à plusieurs classes d'actifs, une méthodologie simple, même si arbitraire, peut être retenue.
Celle-ci doit permettre d'agréger les actifs en tenant compte de leur performance.
Les indicateurs d’impact doivent être restitués comme ceux de la performance financière.
Ces éléments doivent être proposés de manière engageante, facile à partager et comparer. Cela permettra aux investisseurs de suivre l'impact de leur portefeuille dans le temps et de s’engager dans une démarche de progrès. Portefeuille Augmenté (™), qui permet de centraliser la mesure financière et extra-financière.
Cette démarche est cruciale pour diriger les capitaux vers la durabilité. Elle permet des décisions éclairées en considérant la performance financière et l'impact généré.
La mesure de l'impact offre des opportunités, permettant de se démarquer, d'attirer des talents et des clients engagés, et d'innover pour résoudre des problèmes sociaux et environnementaux.